Aux origines des Vieux Du Volant

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L’association LES VIEUX DU VOLANT a été créée en 2017 à l’initiative d’Eric Godefroy , son président actuel, et de quelques amis amateurs de véhicules d’avant guerre qui veulent faire partager leur passion aux plus jeunes. Elle se veut l’héritière d’une ancienne association active dans les années trente.


Le nom de l’association, LES VIEUX DU VOLANT, est emblématique de l’automobile de cette époque d’avant-guerre. A l’origine, le terme « Vieux » signifiait « conducteur expérimenté ». A partir de 1933, des titres étaient décernés par la Fédération Nationale des Clubs Automobiles de France en fonction de l’ancienneté  des adhérents dans la conduite automobile: vétéran pour une pratique de l’automobile datant d’avant 1900, anciens pour plus de 25 ans de pratique et vieux de l’auto pour plus de dix ans.

Les premières règles de circulation ont été édictées dans Paris en 1893 et accompagnées d’un certificat délivré par le Préfet avant d’être généralisées à toute la France en 1899 avec la délivrance d’une carte grise et l’obligation d’arborer une plaque d’immatriculation (dite « plaque de police » à l’époque). Le permis de conduire tel que nous le connaissons avec une vérification de la maîtrise du véhicule date de 1922 même si l’obligation de rouler à droite et non au centre de la route n’est apparue qu’en 1933…

PUBLICITE LES VIEUX DU VOLANTL’association d’origine a été créée en 1932 par le docteur Marius Fringuet avec pour objectif principal de moraliser la conduite automobile et de contribuer à la sécurité de la route par l’éducation des usagers. A l’époque, ses membres travaillèrent à la création d’une police auxiliaire de la route et mirent en place les premiers contrôles techniques (gratuits !). De nombreux messages de sensibilisation à la sécurité étaient diffusés dans la presse et à la T.S.F.

Les membres cotisants pouvaient acquérir des insignes de calandre sur lesquels était indiquée l’année d’obtention de leur permis de conduire ou de leur certificat de capacité à conduire une automobile pour les plus anciens. Des épinglettes à mettre à la boutonnière et des fanions pour les voitures étaient aussi proposés.

Parmi les membres éminents de l’association, on peut citer le marquis Albert de Dion, grand pionnier de l’automobile, Charles-Henri Brasier constructeur automobile dont la société perdure sous le nom d’Iveco après s’être appelée Unic ainsi que Henri Potez, l’avionneur le plus important de l’entre-deux guerres. Deux grandes aventurières et pionnières de l’automobile, la duchesse d’Uzès et la baronne du Gast,  furent aussi doyennes de l’association. La duchesse d’Uzès, fondatrice de l’Automobile Club Féminin de France en 1926, a été la première femme à obtenir le brevet de conduite d’automobile dans Paris en 1898 et la baronne du Gast la première femme à participer à une course automobile, le Paris-Madrid si meurtrier de 1903.

L’association « Les Vieux Du Volant » est restée très active dans ces années 30 en évoluant vers la conservation du patrimoine automobile ancien. Pendant plusieurs années à partir de 1932, celle-ci organisa le « Rallye des Ancêtres », un événement rétrospectif réservé aux véhicules d’avant 1905.

Mais des conflits avec la Fédération Nationale des Clubs Automobiles de France ont conduit à la création d’une nouvelle association des « Vieux Tacots » sous l’égide de l’association d’utilisateurs d’automobiles « Les Vieux Macarons ». Les « Vieux Tacots » seront rapidement renommés « club des Teufs-Teufs » en 1935 et l’ancienne association des « Vieux du Volant » disparaîtra progressivement à l’aube de la seconde guerre mondiale.


La revue « Au Volant » éditée par l’association

Cette revue témoigne de l’activité des Vieux du Volant de l’époque et de leurs préoccupations pour la sécurité tant sur les routes  que sur les circuits de compétition ainsi que de leur curiosité pour les avancées techniques. L’intérêt historique de cette revue est indéniable grâce aussi aux petits billets d’humeur de ses membres à l’adresse de constructeurs automobiles ou des autorités, aux listes des adhérents, à l’annonce des événements de l’époque et aux établissements recommandés. Pour les adhérents parisiens, on peut aussi imaginer l’ambiance des réunions à la Brasserie de l’Espérance*

La revue « Au Volant », tirée à plus de 10.000 exemplaires par numéro, a au moins été publiée pendant 7 années jusqu’en 1939 puisque l’on trouve trace d’un N°73 publié en juin. Ce numéro était consacré au VIème congrès de Toulouse « Pour la sécurité de la route » organisé par les Vieux du Volant à l’initiative de son président-fondateur, le docteur Marius Fringuet décédé en fin d’année 1938 à l’âge de 71 ans.

Il est probable que la seconde guerre mondiale ait mis un terme à la fois à l’édition de la revue et à l’association elle-même.

Grâce à l’un de nos adhérents, nous mettons progressivement en ligne une collection de numéros de « Au volant ». Puissent-ils susciter un travail d’analyse historique.

Au Volant N°17 novembre 1933

Au Volant N°18 décembre 1933

Au Volant N°20 février 1934

Au Volant N°21 mars 1934

Au Volant N°22 avril 1934

Au volant N°24 juin 1934

Au Volant N°25 juillet 1934

Au volant N°26 octobre 1934

Au Volant N°27 novembre 1934

Au Volant N°30 février 1935

Au Volant N°31 mars 1935

Au Volant N°32 avril 1935

Au Volant N°33 mai 1935

Au Volant N°36 octobre 1935

Au Volant N°37 novembre 1935

Au Volant N°38 décembre 1935

Au Volant N°40 février 1936

Au Volant N°42 avril 1936

Au Volant N°43 mai 1936

Au Volant N°45 juillet 1936

Au volant N°46 octobre 1936

Au Volant N°51 mars 1937

Au Volant N°52 avril 1937

Au Volant N°53 mai 1937

* aujourd’hui disparue et remplacée par de nouvelles constructions au 63, Avenue de la Grande Armée à Paris. La brasserie avait déjà été renommée « Le Touriste » à l’époque des Vieux du Volant qui continuaient à utiliser son ancien nom.